Solitude vs Loneliness

Loneliness is the poverty of self; solitude is the richness of self.

vendredi 31 octobre 2008

Le Jazz Et La Java - Yves Montand

Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le jazz et la java

Chaque jour un peu plus
Y a le jazz qui s'installe
Alors la rage au cœur
La java fait la malle
Ses p'tit's fesses en bataille
Sous sa jupe fendue
Elle écrase sa Gauloise
Et s'en va dans la rue

Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le jazz et la java

Quand j'écoute béat
Un solo de batterie
V'là la java qui râle
Au nom de la patrie
Mais quand je crie bravo
A l'accordéoniste
C'est le jazz qui m'engueule
Me traitant de raciste

Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le jazz et la java

Pour moi jazz et java
C'est du pareil au même
J'me saoule à la Bastille
Et m'noircis à Harlem
Pour moi jazz et java
Dans le fond c'est tout comme
Le jazz dit " Go men "
La java dit " Go hommes "

Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le jazz et la java

Jazz et java copains
Ça doit pouvoir se faire
Pour qu'il en soit ainsi
Tiens, je partage en frère
Je donne au jazz mes pieds
Pour marquer son tempo
Et je donne à la java mes mains
Pour le bas de son dos
Et je donne à la java mes mains
Pour le bas de son dos

mercredi 29 octobre 2008

Les Feuilles Mortes - Yves Montand

Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.

{Refrain:}
C'est une chanson qui nous ressemble.
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t'aimais tant, tu étais si jolie.
Comment veux-tu que je t'oublie ?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai !

{Refrain}

lundi 27 octobre 2008

A Bicyclette - Yves Montand

Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette
Nous étions quelques bons copains
Y avait Fernand y avait Firmin
Y avait Francis et Sébastien
Et puis Paulette

On était tous amoureux d'elle
On se sentait pousser des ailes
A bicyclette
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l'enfer
Pour ne pas mettre pied à terre
Devant Paulette

Faut dire qu'elle y mettait du cœur
C'était la fille du facteur
A bicyclette
Et depuis qu'elle avait huit ans
Elle avait fait en le suivant
Tous les chemins environnants
A bicyclette

Quand on approchait la rivière
On déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Puis on se roulait dans les champs
Faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons
Et de rainettes

Quand le soleil à l'horizon
Profilait sur tous les buissons
Nos silhouettes
On revenait fourbus contents
Le cœur un peu vague pourtant
De n'être pas seul un instant
Avec Paulette

Prendre furtivement sa main
Oublier un peu les copains
La bicyclette
On se disait c'est pour demain
J'oserai, j'oserai demain
Quand on ira sur les chemins
A bicyclette

samedi 25 octobre 2008

Barbara - Yves Montand

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas

Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sur la mer
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien

jeudi 23 octobre 2008

Le Chant Des Partisans - Yves Montand

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...

mardi 21 octobre 2008

La Chansonnette - Yves Montand

La, la, la, mine de rien
La voilà qui revient
La chansonnette
Elle avait disparu
Le pavé de ma rue
Etait tout bête
Les refrains de Paris
Avaient pris l'maquis
Les forains, l'orphéon
La chanson d'Macky
Mais on n'oublie jamais
Le flonflon qui vous met
Le cœur en fête
Quand le vieux musicien
Dans le quartier
Vient revoir les anciens
Faire son métier
Le public se souvient
D'la chansonnette
Tiens, tiens

Les titis, les marquis
C'est parti, mon kiki
La chansonnette
A Presley fait du tort
Car tous les transistors
Soudain s'arrêtent
Sous le ciel de Paris
Un accordéon
Joue la chanson d'Macky
Comme avant l'néon
Cueilli par un flonflon
Un têtard en blouson
D'un franc d'violette
Va fleurir sa Bardot
Car malgré son aigle
Au milieu du dos
Le cœur est bon
Et sous ses cheveux gris
La chansonnette
Sourit!

La, la, la, hauts les cœurs
Avec moi tous en chœur
La chansonnette
Et passons la monnaie
En garçon qui connait
La chansonnette
Il a fait sa moisson
De refrains d'Paris
Les forains, l'orphéon
La chanson d'Macky
Car on n'oublie jamais
Le flonflon qui vous met
Le cœur en fête
Il faut du temps, c'est vrai
Pour séparer
Le bon grain de l'ivraie
Pour comparer
Mais on trouve un beau jour
Sa chansonnette
D'amour!

dimanche 19 octobre 2008

Поездка в Ципово

В честь приезда подружки из далеких краев, ее брат организовал для нас всех, ее и его друзей выезд за город. Ездили в Ципово, смотреть скальный монастырь и водопады. Днестр тоже не разочаровал. Никогда не ездила по таким местам. За 16 лет в Молдове можно было найти время поездить по монастырям, по святым, либо просто по знаменательным местам. Не интересно мне было. А вот перед отъездом вдруг пригласили и очень захотелось. Я, конечно, слышала раньше про монастырь этот, но про водопады не знала. А водопады для меня это такая штука, которая мне всегда и в любом виде интересна.
Монастырь тоже достоин внимания. Выдолбленные в скале 3 яруса, производят впечатление, особенно когда понимаешь что это сделано во времена Штефана чел Маре в средние века (где-то 15-16 век). Существует легенда, что в этом монастыре венчался сам господарь, и поэтому место это сейчас священно. Самый верхний из ярусов расположен на абсолютно отвесной скале, туда кроме как с альпенистским снаряжением ну ни как не забраться. Как они раньше им пользовались - загадка умерла вместе с последним монахом. Или внутренний проход специально закрыли, бо опасно.
Водопады просто замечательные. Их 3 штуки и они самые разные. Каждый интересен сам по себе и вместе они составляют единое целое и придают особую неповторимость этим краям. Даже четвертый водопад, который пересох, и то производит впечатление.
Говорят, что тот кто тут побывал, не останется равнодушным и у того обязательно в жизни произойдут кардинальные перемены в лучшую сторону. Поживем - увидим.
Если кликните по названию поста, увидите фотки.

vendredi 17 octobre 2008

Le coquelicot - Yves Jamait

Le coquelicot de ta bouche
Effleure le grain de ma peau
Dès que son pétale le touche
Comme des motsComme des mots éclos de ta bouche
Colorant le grain de ma peau
Ce sont tes baisers qui font mouche
Rouge la peau

Un soleil impudique de lumière éclabousse
La soie de cette robe que du doigt je retrousse
Mes mains qui papillonnent sur ton ventre composent
Cette même harmonie que ton souffle transpose
L'envie de croquer dans la chair de ce fruit là me tente
Mes tes yeux malicieux me regardent et m'invitent à l'attente, pourtant

Le coquelicot de ta bouche
Effleure le grain de ma peau
Dès que son pétale le touche
Comme des mots
Comme des mots éclos de ta bouche

Colorant le grain de ma peau
Ce sont tes baisers qui font mouche
Rouge la peau

Mais tu oscille entre pudibonde et gourgandine
Retirant cette étoffe qui voilait ma rétine
Je balbutie un peu avant de fermer les yeux
Invité au voyage bien au-delà de six cieux
Puis tu poses ton doigt sur mes lèvres et m'incites à me taire
Et je sens tes cheveux sur mon ventre et je me laisse faire

Le coquelicot de ta bouche
Effleure le grain de ma peau
Dès que son pétale le touche
Comme des mots
Comme des mots éclos de ta bouche
Colorant le grain de ma peau
Ce sont tes baisers qui font mouche
Rouge la peau

S'il n'y a plus de mots sur le bout de nos langues
Que le verbe nous manque, l'amour en est plus beau
Le coquelicot de ta bouche
Effleure le grain de ma peau
Dès que son pétale le touche
Comme des mots
Comme des mots éclos de ta bouche
Colorant le grain de ma peau
Ce sont tes baisers qui font mouche
Rouge la peau

mercredi 15 octobre 2008

Les mannequins d'osier - Patricia Kaas

Faudrait pouvoir jeter
Tous les mannequins d'osier
Du haut d'un grand pont
Ces fantômes oubliés
Ces ombres du passé
Qui nous espionnent.

Faudrait pouvoir brûler
Les visages adorés
De notre enfance
Marcher d'un pas léger
Vers le soleil qui vient
En insouciance

Et les regarder passer
Sur la rivière gelée...
Faudrait pouvoir jeter
Tous les mannequins d'osier
Du haut d'un grand pont

Comme les poupées cassées
Les pierrots abîmés
De la mémoire.

Faudrait pouvoir rayer
Les prénoms murmurés
Dans sa jeunesse
Et savoir oublier
Les yeux et les baisers de la tendresse

Et les regarder passer
Sur la rivière gelée...
{4x}

lundi 13 octobre 2008

Entrer dans la lumière - Patricia Kaas

Entrer dans la lumière
Comme un insecte fou
Respirer la poussière
Vous venir à genoux

Redécouvrir ma voix
En être encore capable
Devenir quelquefois
Un rêve insaisissable

Toucher des musiciens
Sourire à des visages
A quatre heures du matin
N'être plus qu'une image

Etre là de passage
Sans avoir rendez-vous
Avoir tous les courages
De me donner à vous

Et vous laisser venir
Comme un amant magique
Et vous ensevelir
Sous mon cri de musique

Entrer dans la lumière
Comme un insecte fou
Respirer la poussière
Vous venir à genoux

samedi 11 octobre 2008

Fatiguée d'attendre - Patricia Kaas

Oh, oh...
Fatiguée d'attendre
De toi des mots tendres
Que tu ne diras pas
Toi qui ne penses qu'à toi

Amour impossible
Quoi de plus terrible
De perdre ou te suivre
Te rêver, ou vivre

J'ai tout essayé pourtant
Toutes les armes des femmes
J'ai même versé une larme, seulement
Ai-je aimé nos silences
Ou ta belle indifférence, finalement
Je ne sais plus quoi faire
Moi qui d'ordinaire
Mesurais mon courage
Aux violences des orages
Il me faut faire le deuil
De toi de mon orgueil
Moi j'étais prête à tout
Sauf me pendre à ton cou
J'aurais été avec toi
Jusqu'en Alaska
Qu'importe si je ne supporte pas le froid
J'ai trouvé la chaleur
Près du feu des projecteurs
Loin de toi

Amour impossible
Quoi de plus terrible
De perdre ou te suivre
Te rêver, ou vivre
Je ne veux plus attendre
Je ne veux plus apprendre
Comment briser la glace
Quand ton reflet s'efface
Je ne vais pas t'aimer sans mot dire
J’ne vais pas te maudire
Oublier ton visage et ta voix
Tu sais pour être femme
On peut bien briser son âme
Plusieurs fois

Refrain

jeudi 9 octobre 2008

Chanson d'amour pas finie - Patricia Kaas

Avec le coeur à marée basse
Avec un talon qui se casse
Avec des gestes maladroits
Et des sentiments bien à moi
Avec des plages en promenade
Et des nuages de limonade
Sous les tilleuls comme il disait
Arthur Rimbaud, poète français.

Avec la passion sur la bouche
Avec nos sexes qui se touchent
Avec des frissons de mystère
Des retrouvailles à la frontière
Avec des wagons d'inquiétude
Au fond d'une gare de solitude
J'te demande pardon d'avoir écrit
Une chanson d'amour pas finie
Pas finie.

mardi 7 octobre 2008

Daniel Lavoie - Je pensais pas

Avant, quand je partais, je lançais un "bye bye"
Comme on lance un sac dans une soute à bagages.
Un peu de courage et, le lendemain matin,
J'étais déjà loin,
Si loin.

Avant, je me voyais comme un imperméable :
Je les laissais pleurer pour me sentir aimé
Et je reprenais mon sac, mon air de gare,
Un taxi dans la rue et je ne revenais plus.

Je pensais pas qu'un jour,
J'aimerais si fort
Que rêver de partir serait
Comme rêver de mourir.
Je pensais pas qu'un jour
J'aimerais si fort
Que j'aimerais mieux mourir
Que de partir encore.

Je quittais mes amours comme des livres de poche
Qu'on oublie sans regret sur un siège d'autobus
Et sans arriere-pensée, je partais au loin.
J'me voyais comme un train à vapeur dans la nuit

Mais un jour j'ai pas su ce qui s'passait :
J'avais envie d'partir mais je restais.
J'avais beau hanter les halls de terminus,
J'arrivais plus à prendre l'autobus.

Je pensais pas qu'un jour,
J'aimerais si fort
Que rêver de partir serait
Comme rêver de mourir.
Je pensais pas qu'un jour
J'aimerais si fort
Que j'aimerais mieux mourir
Que de partir encore.

dimanche 5 octobre 2008

Ça sent le bébé

Quand j'entre chez eux
Ça sent la famille
Ils ont beau s'démener
Avec leurs guenilles
Frotter de leur mieux
Jusqu'à c'que tout brille
Ça sent le bébé
Ça sent la p'tite fille

Ça sent la couche pleine
Et le lait caillé
Et même s'ils viennent
De la nettoyer
Même s'ils ont à peine
Fini d'la poudrer
Ben ça sent quand même
Le nombril mouillé

Dès qu'j'passe leur porte
Ça sent la petite
Ça sent ce qu'elle rote
Et c'qu'elle régurgite
Même s'ils font brûler
Comme des vieux hippies
L'encens l'plus corsé
Ça sent les Huggies

Même s'ils lavent et sèchent
Les serviettes souillées
Et qu'ils se dépêchent
A tout bien ranger
Il reste un arôme
De table à langer
Il reste un fantôme
D'odeur de bébé

Y'a pas un savon
Qui peut estomper
Le fumet d'un bib'ron
Qu'on fait réchauffer
Ça sent les gencives
Qui veulent pas s'percer
Ça sent la salive
Qui arrête pas d'couler

Quand j'entre chez eux
Depuis quelques mois
J'sais pas, c'est dégueu
Ça sent l'pyjama
Un parfum terrible
Qui m'cueille et m'assaille
Ça sent l'fruit d'entrailles
Le p'tit crâne humide

Dès que je m'immisce
Dedans leur bercail
Ou bien la chose pisse
Ou bien la chose braille
Et sitôt qu'elle hurle
Ça sent la mamelle
Gercée qui éjacule
Son jet maternel

Ils ont beau lui mettre
La plus jolie robe
C'est beau, mais j'regrette
Ça sent les microbes
Et même s'ils parfument
Toute la maisonnée
Ça sent le p'tit rhume
Qui va s'propager

Dès que j'passe leur porte
Ça sent à plein pif
Les nuits en compote
Des parents captifs
Ces heures en purée
Que le bébé mange
Pour mieux déféquer
Pour mieux qu'on le change

Ils sont prisonniers
De leur créature
Dès qu'y m'voient entrer
Là, par l'embrasure
D'leur porte plantée
Entre elle et l'air pur
Y m'prient de rester
Et ils me capturent

Y prennent mon manteau
Et l'font disparaître
A l'étage d'en haut
Dans la chambre des maîtres
Ensuite, ils me guident
Vers le berceau d'bois
Et l'ange m'envoie
Son halo fétide

Puis, ça y est, leurs voix
S'élèvent, suppliantes
" Prends-là dans tes bras "
Et ils me la tendent
Dès que j'la saisis
Elle s'raidit, elle louche
Elle force, elle rougit
Elle remplit sa couche

Comble de malheur
C'était pas étanche
Je sens une chaleur
Traverser ma manche
Je porte la fragrance
De l'incontinence
Ça s'accroche aux poils
D'mes parois nasales

Ça sent l'bébé sale
Enfariné d'talc
Ça sent le poulet cru
En train d'mariner
Dans son propre jus
Sa sauce fécale
Ça sent l'p'tit Jésus
Qui a sali sa paille

Ça y est, j'ai l'chandail
Qui sent la cuvette
Y faut que j'm'en aille
Que j'batte en retraite

J'ai l'coeur dans la gorge
Je cherche un mot tendre
Je sais qu'ils attendent
Que j'fonde en éloges
Mais les bébés frais
Chauves comme chev'lus
On sait que c'est laid
Autant que ça pue

vendredi 3 octobre 2008

L'oeil magique

Y en a qui s'ouvrent et qui s'balancent
Y en a qui grincent, y en a qui dansent
Y en a qui claquent d'un seul coup d'pied là où je pense

Lorsque tu sonnes et qu'tu t'annonces
Y en a qui donnent jamais d'réponse
Y en a des fragiles qui décrochent et qui s'défoncent

Et puis y en a des dures de dures
Tu cognes dedans comme dans un mur
Elles sont belles et grandes et métalliques
Elles te regardent attendre d'un œil magique

Y en a des vieilles et des coincées
Y en a des petites toutes bien huilées
Y en a sur lesquelles t'as toujours l'oreille collée

Y en a qui s'verrouillent pour toujours
Y en a qu'on force quand on a l'tour
Y en a qu'on prend seulement comme sortie de secours

Et puis y en a des dures de dures
Tu cognes dedans comme dans un mur
Elles sont belles et grandes et métalliques
Elles te regardent attendre d'un œil magique

Y en a qu'on touche et puis qui craquent
Y en a qu'on lâche, y en a qu'on plaque
Y en a des transparentes qui donnent de bons spectacles

Y en a qui t'prennent pour un voleur
Un Jéhovah, un colporteur
Y en a qui s'laissent toujours avoir par la douceur

Et puis y en a des dures de dures
Tu cognes dedans comme dans un mur
Elles sont belles et grandes et métalliques
Elles te regardent attendre d'un œil magique

Y en a souvent qui t'rendent jaloux
Dans les petits hôtels à 30 sous
Y en a qui marchent avec n'importe quel passe-partout

Des pas barrées, des coulissantes
Des réservées aux employés
Des complètement absentes et...
... Et des barricadées !

Et puis y en a des dures de dures
Tu cognes dedans comme dans un mur
Elles sont belles et grandes et métalliques
Elles te regardent attendre d'un œil magique

Et puis y en a une toute modeste
Que t'as pas l'air de remarquer
Au 41, 1ère Avenue Ouest
Il suffirait qu'tu tournes... sa jolie poignée

mercredi 1 octobre 2008

Berceuse pour adulte

Depuis qu'on a vieilli
Y a plus d'marchand de sable
Assis au bord du lit
Pour nous chanter ses fables
Au début de la nuit
Comme à l'aube de nos vies

Depuis qu'on a vieilli
Qu'on n'est plus fille et garçon
On aime bien se rappeler
Qu'on a vaincu les dragons
On n'ose plus y rêver
Les héros sont fatigués

{Refrain:}
Y a pas de berceuse pour adultes
Parce qu'on a voulu grandir
On avale notre pilule
On en a besoin pour dormir
Parce qu'on s'est laissé vieillir

Y a pas d'berceuse pour les grands
Parce qu'on a tous voulu fuir
Ce qui reste en nous d'enfant
On n'peut plus s'assoupir
Avec ce tendre sourire
Parce qu'on s'est laissé vieillir

Depuis qu'on a vieilli
Tous nos souvenir figés
Dans un album jauni
Vont pas pour nous s'animer
Pour redonner d'la vie
À nos pauvres yeux cernés
Depuis qu'on a vieilli
Et qu'on travaille pour payer
Notre petit bout de paradis
On rêve d'être bercé
Par d'autres bras meurtris
Pour un moment de répit
{au Refrain}

Depuis qu'on a vieilli
Et que des corps étrangers
Sont venus souiller nos lits
Sans jamais y rester
Un petit bout d'insomnie
Qu'on voudrait bien partager

Depuis qu'on a vieilli
Et ça nous prends deux souffles
Pour éteindre les bougies
Y a ce cri qu'on étouffe
Dans le silence de nos nuits
Où nos sanglots s'engouffrent